Les poèmes de Roselyne
O ! toi, beauté divine
NOEL étincelant, mille éclats dans nos cœurs
Ton mystère éternel fait naître l’allégresse
Oh ! toi, beauté divine entonnent tous les chœurs
Tu mets dans les maisons un décor de tendresse.
Tes rutilants bijoux ! tes sapins fascinants !
NOEL ! feu chatoyant ! dans notre âme tu chantes,
A l’aube, les pieds nus, comme ils sont rayonnants
Tous ces bambins devant tes boîtes alléchantes.
Dans cette frénésie où dansent les enfants,
Où montent vers les cieux les rires et les larmes,
Ton cantique s’élève appelant les fervents,
Redisant à chacun d’abandonner les armes.
« Paix, espoir et pardon » clame le carillon.
En cette nuit d’amour, ton étoile est fidèle.
Famille, amis vont vivre un exquis réveillon
Mets savoureux, champagne et la nappe en dentelle.
NOEL ! dans notre hiver, ô chaleureux soleil !
Tes rayons de bonheur glissent sous chaque porte
Et dissipent les peurs caressant le sommeil.
Le réconfort est là… Ta Grâce nous transporte.
Poème écrit sous la forme classique : en alexandrins , rimes croisées ou alternées
Oh toi ! Rire d'enfant
Ta grâce nous apaise, ô toi ! rire d’enfant
Tel un bleu papillon voltige dans les prés
Plus nuancés l’été, pimpants et parfumés.
Tel un cygne sur l’onde offre en glissant le rêve
Plus doux sous le soleil, un chaud rayon de trêve.
Ton pouvoir nous surprend, ô toi ! rire d’enfant.
Tel un cyclone arrache, emporte un vieux tourment
Plus féroce car né sous les doigts d’un dément
Telle une épée embroche et prend les cœurs de pierre
Plus rudes qu’un hiver… pris dans la tourbière
Ton éclat nous étonne, ô toi ! rire d’enfant
Telle une cascade enchante un être au cœur brumeux
Plus triste sous le poids des songes ténébreux.
Tel un feu d’artifice éblouit un visage
Plus vivant comme ému par un beau paysage.
Ton silence nous fige, ô toi ! rire d’enfant
Tel un oiseau piégé meurt sous la cruauté
Plus vile car brisant une pure beauté.
Tel un orgue sans voix rêve de la caresse
Plus active autrefois ; un vent frais de jeunesse.
Ton audace nous guide, ô toi ! rire d’enfant
Tel un voilier s’élance, affrontant tous les temps
Plus houleux quand le ciel s’assombrit pour longtemps
Tel un berger nous mène à de riches alpages,
Plus loin que l’horizon ; un chemin sans ambages.
Ta gamme nous transporte, ô toi ! rire d’enfant
Tel un ténor fait naître en chaque âme un frisson
Plus profond quand des yeux chantent à l’unisson
Tel un joyeux pinson égrène au vent des notes
Plus claires au printemps, éveillant les marmottes.
Ton mépris nous dérange, ô toi ! rire d’enfant
Telle une ronce écorche, amène la douleur
Plus vive quand éclose au milieu du malheur.
Tel un barrage arrête une brillante idée
Plus percutante et plus soudaine qu’une ondée.
Ta beauté nous séduit, ô toi ! rire d’enfant
Tel un bouquet de lis accompagne l’amour
Plus lumineux car scellé par le baiser du jour.
Tel un grand feu de bois provoque l’allégresse
Plus éclatante quand la braise est la jeunesse
Poème libre
Le prix de la Liberté
La nuit, pour s’enrichir, de sinistres marins
Prennent des immigrants fuyant l’Indonésie
Qui se tassent nombreux aux sons des tambourins
Dans des coques de bois à l’odeur de moisie.
A peine se sont-ils éloignés du rivage
Que ces braves aspirant à la liberté
Luttent contre une angoisse étouffante et sauvage
Face à l’abîme noir rempli d’hostilité.
Ce pauvre passager, comme il est triste et seul
Il quitte des amis, un fils ou une mère
Pour un havre de paix… mais hélas son linceul
Sera l’écume sombre en ce premier brumaire.
La mer a pris les corps du fragile bateau
Mais demain, ils seront des centaines encore
A glisser vers un ciel qui tel un doux manteau
Leur chante sa douceur et du froid édulcore.
Poème écrit en reprenant le rythme du poème de Baudelaire « l’Albatros » On appelle ce genre de poème un « pastiche ». On imite un poème célèbre parce qu’on l’admire.
MORT
Il neige de la mort sur les routes du monde.
Un pauvre homme passait dans le givre et le vent
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
A travers la tempête, et la neige et le givre.
A l’approche d’un corps aussi bouleversant
Tout est sensible ; -et tout sur ton être est puissant !
De la sérénité plus vaste et plus profonde
La voix du fond répond : le creux en toi te sonde.
Si jamais la pitié te donna mouvement,
L’impuissance s’étire en un long bâillement
Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire.
Il neige de la mort sur les routes du monde
Centon écrit avec les vers de :
Armelle Querne (Mentir la vie) – Victor Hugo ( Le mendiant) – Paul Verlaine (Nevermore) – Stéphane Mallarmé (Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui) – Charles Baudelaire (La mort des pauvres) – Lucien Becker (L’été sans fin) – Gérard de Nerval (Vers dorés) – Bernard Manuet (Chants royaux) – Jean Mambrino (Le poste désert) – Honoré d’Urfé (Au vent) – Stéphane Mallarmé (Renouveau) – Pierre de Ronsard (Madrigal) – Félix Anvers (Mes heures perdues) – Armelle Querne (Mentir la vie).
Le centon est un poème fabriqué à partir de vers pris à d'autres poèmes. C'est en quelque sorte un collage